Les mains

Lavage répétitif de nos mains, ne plus se serrer la main, tendre la main symboliquement… les mains prennent une place différente en cette période de confinement.

C’est en lisant “Dix-sept ans” d’Eric Fottorino que cette réflexion m’est apparue. En voix l’extrait p. 278 de la version poche : “J’ai attrapé une chaise pour venir m’asseoir près de toi. J’avais laissé mes frères à cette place, l’autre fois, dans ta maison, quand tu nous as appris pour ta petite fille. Ils avaient pris tes mains, je me tenais à distance. A mon tour de m’en saisir. Elles sont inertes et usées, des mains qui ont travaillé, secouru, nettoyé, réparé, tenu bon, des mains douces, des mains seules comme abandonnées. Mon index remonte tes lignes de coeur et de vie, je suis incapable de les distinguer, un réseau de lignes mystérieuses tailladées de minuscules affluents, lignes d’où sont parties tant d’espoir refoulés, de caresse à vide. J’observe ce registre intime, ses rides profondes, je réalise une fois de plus que je ne te connais pas. Je cherche quoi te raconter.”

Et vous racontez, les mains d’un être cher, d’un ou d’une inconnue ou des mains réunies. Je vous mets ce lien d’images libres de droit autour des mains, cela donne des univers très différents. Si vous souhaitez un texte avec des surprises ou des contraintes, ouvrez votre dictionnaire trois fois au hasard, piochez y un verbe, un nom commun et un adjectif que vous intégrerez dans ce texte des mains.

Dans la proposition précédente, Fabienne a posté un texte qui évoque les mains !

Un commentaire pour “Les mains

  1. jeudi 9 avril 2020
    Une chronique de Marie Séraphine – Les mains de Budjari – Bulle 7
    … Jour 24…

    Telles des oiseaux légers, ses mains dûment gantées, la droite de laine rouge, la gauche de laine violette, s’agitent et virevoltent en cadence. Elles vont et viennent, industrieuses et affairées, si aériennes pourtant. Elle se redresse pour prendre le temps d’expliquer sa vie et sourit tranquillement, de ses grands yeux lumineux.
    Alors qu’elle a enlevé ses gants de fortune, ses mains fines et minces continuent de manier la pioche. Avec vivacité, elle glisse dans son grand sac les trésors repérés au premier coup d’œil. Son sourire s’élargit encore, elle a trouvé du pain. Aujourd’hui, elle va manger.
    A cause du virus, l’école a fermé et Budjari a changé de métier. Ses mains de petite fille ne manient plus le stylo. Elle a neuf ans et est devenue chiffonnière à plein temps sur la plus grande décharge de Delhi.

    Libellés : Respiration

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