Une frontière invite à frauder, à se glisser dans la fissure, passer la ligne, dépasser les limites, ses limites. Petite définition réalisée avec des mots glanés chez les écrivants ! Le printemps des poètes célèbre le mot FRONTIERES cette année, bien évidemment ce fut un fil rouge d’atelier d’écriture exploré cette semaine en présentiel et en visio. L’idée était de créer un Passeport Poétique dans lequel insérer un laisser-passer. Bravo à tous les écrivant-es pour leur création. PARTAGE DES TEXTES DU PASSEPORT POETIQUE avec des mots en langue étrangère ! Partir, partir, je n’avais que ça à l’esprit. Dépasser, traverser le barrage de la peur de l’inconnu. Je me motivais chaque jour devant le reflet que me renvoyait le miroir “pars, pars tu vas y arriver, passe du mythe à la réalité !”. Et un jour, sans savoir pourquoi, j’ai décroché mon vélo et je suis parti tel le Forest Gump moyen de la bicyclette et cap à l’Est. J’ai pédalé, pédalé, pédalé. Le temps et les distances n’avaient plus cours sur moi. J’ai sûrement dû traverser l’Allemagne ou l’Autriche, en effet je me souviens d’avoir entendu à plusieurs reprises de façons véhémentes “Achtung ! Achtung! avec des noms d’oiseaux “ dans la langue de Goethe (m’en fout comprends pas la langue de ce Monsieur) parce que je somnolais sur ma monture en zigzagant après des heures de selle. Après des jours et des jours sur mon vélo où j’ai traversé bien des paysages inoubliables, vécu des émotions que je n’ai jamais ressenties, que de souvenirs ! Un jour ce qui devait arriver arriver, arriva , je suis retrouvé tout au bout du bout de la Sibérie où une jolie femme m’a dit “Ayavasyoubiou France” comment savait elle que j’étais français je l’ignore encore… Jean-Luc 1) Je suis une femmes, un homme, un enfant 2) Je veux recommencer ma vie 3) Je cherche la liberté et l’amour love 4) Amigo, je cherche de nouveaux amis 5) Les hommes sont les même partout, ils peuplent la terre 6) Je veux retrouver le sourire, avoir la banane 7) Ma vie est en construction 8) Laisse moi une chance 9) Pourquoi pas moi ? 10) Mon cœur bat à tout rompre 11)Laisse moi passer : aller de la mort à la vie 12) Je veux prendre la liberté Françoise Je scrute l’horizon, mon regard se perd dans le calme de l’océan. Mon esprit s’envole au delà des montagnes et mon âme s’enroule et se déroule au loin. Les pensées se font rares, je flotte au delà des mers, des montagnes et bientôt des frontières. Je survole les océans, les terres arides d’Afrique, le froid glacial de l’Antarctique. J’entends la douce mélodie des violons irlandais et le clapotis du ruisseau. Le dialogue est partout, dans les yeux des indiens dans la chevelure rousse des jeunes filles d’Irlande, dans la crinière du cheval au galop. Mon esprit n’a pas de frontières, sur ma page il écrit: LIBERTÉ. Sylvie A l’étranger qui passe, la fenêtre, j’entrebâillerai. Sur ma porte, Fraternité, j’écrirai. Mon amitié sincère et sans limite, je lui apporterai. Bien le bonjour, monsieur l’Etranger, je clamerai. Blanc ou noir, qu’importe ! Le nose peut être allongé ou aplati, jamais je ne verrai. Puisque la bienveillance, j’apporterai, Real ou Utopie ? Utopie de l’esprit ou quadrature du cercle ? Puis la porte chavirera, la frontière s’ouvrira et la maison l’accueillera. Salut l’Ami ! Catherine R Mes amis, croyez moi le lien qui nous unit ne saurait être une frontière à nos différences. L’amour de la vie que nous avons en commun malgré les chagrins qui ont pu nous traverser, se retrouve dans cette proximité où tout peut être dit. Mais vous le savez, pour moi, le mot FRONTIERE est la négation de beaucoup de choses, physiques et morales. En fait, je vous aime au-delà des frontières… CIA. Colette Mehr wundabar Voici mon message d’espoir Pass vers de multiples transports Il comporte peu d’illusoire Et ne jettera aucun sort. * Rien de très spécial à faire Ouvrez tout simplement vos sens Pour faire le tour de la Terre Vous embarquerez en Free-lance. * Voyez en moi un Alchimiste Un élixir des grands voyages Abandonnez le pessimisme Enfin, ce n’est plus de votre âge ! * Il vous faut à présent partir Suivre le cours de vos envies Je vous propose un à venir Et plus si le cœur vous en dit. * Ne regardez pas en arrière Demain sera si merveilleux Avec nombre de grands mystères Étrangers à vingt mille lieux. Jean-Michel A la frontière du jour, j’attrape le rose et cours. Il fond dans ma main et m’ouvre les lendemains. Passeport fragile Le rose fébrile Délivre les sens Et mes espoirs lancent Des lignes à travers les murs Où viennent et s’enfilent des murmures A la frontière de ton corps je bois tes attentes et je devine battante Ce que cachent tes dehors A la frontière du souvenir mes yeux balaient de désir ces images et odeurs tant goûtées tout à l’heure. A la frontière de l’indicible Il y a ces oiseaux audibles dans le chant du silence et ces couleurs rances de n’être plus vues de plus que tues A la frontière des mots je te rencontre et là tout contre je comprends le beau Dans le pays du dit la road est tracée et soudain je te dis que tu es mon hombre Christine L LAISSER-PASSER POUR LE GRENZE Le Grenze se voit de loin Bien avant la frontière Il donne envie d’aller là-bas Pour découvrir son univers Le blumen vérifie les cabas Il dit « allez-y nobles Bédouins Le Grenze vous attend, vous espère » Le blumen tamponne les passeports De jolis mots en or Il suffit de quelques pas Aux voyageurs pour être en terra incognita Le langage n’est pas une barrière Les signes font belle affaire L’escalade peut commencer Le blumen les a accompagnés Nouvelle limite à franchir Des sommets à gravir Un autre blumen s’invite dans la caravane Celui-ci vient de la Savane et
Ecrire à partir d’un oracle
Quelques cartes « Energies positives » de l’oracle de Aude Milesi pour déclencher l’écriture ! Deux ateliers, deux publics et un même support. Avec les résidents du foyer des Courlis de l’EPNAK, écriture autour du rose glané dans les cartes suivi d’un collage inspiré de « Mon amie la rose » de Françoise Hardy, des vers plein d’émotions ont été créés ! Avec les écrivants des ateliers d’écriture de récit de vie de Université Sénonaise Pour Tous ou des happynautes qui poursuivent l’aventure « A vos plumes : souvenirs d’enfance » lancé par HappyVisio, des extraits de récit de vie éclatants ! Mettons de la couleur dans nos vies et réveillons nos souvenirs.
Ailleurs… quel peuple ?
Un peu de lecture pour les soirées d’hiver ! Lors du dernier atelier d’écriture en visio, nous avons créés des peuples imaginaires en s’inspirant d’Henri Michaux et de son peuple des Emanglons. Voici deux textes partagées par les écrivantes, d’autres seront certainement à venir. Quel voyage en une soirée. Bravo à elles. Minuscule, proprement minuscule ! A tel point d’ailleurs qu’on en distingue le contour qu’en arrivant presque à sa porte. Cet aéroport ressemble davantage à un banal hangar, avec ses murs ocres et verts comme s’il devait se dissimuler dans le paysage, à peine toléré, comme clandestin. Voilà bien un fragile point de départ pour un voyage qui tient pourtant de l’odyssée. Ne pas se laisser impressionner, quelques livres comme viatique, partir, tels les descendants de tous ceux qui ont effectué le même périple au fil du temps. Partir, s’évader, embarquer, laisser venir le bonheur et l’ivresse de la légèreté, avant de se poser délicatement au pays du peuple des Pages Sages. Discrets, presque fluets, le voyageur distrait pourra les croiser sans même les remarquer. Tels des caméléons furtifs, ils se fondent dans la nature foisonnante qui les entoure. Les rencontrer se mérite et demande qu’on y prête attention. Affairés et diligents, ils vont et viennent, tout absorbés par leur tâche. Leur journée commence toujours par le même rituel : ouvrir chaque matin un livre emprunté la veille au soir au voisin, y piocher trois mots et les offrir au premier être vivant qu’on croise. On pourra les chanter, les clamer, les susurrer, les chuchoter, les hurler, selon ce qu’on trouvera le plus adéquat ! Ils partent ensuite, en suivant très exactement leurs envies et les inspirations du moment. Un jour de mélancolie, tel marchera le long du ruisseau, à pas lents et tranquilles. Ce même ruisseau que tel autre avait suivi la veille, avec joie, bonheur, exaltation et éclatant de rire ! Parcourant ainsi leur monde, on les voit soudain stopper net et s’emparer prestement qui d’un calepin, qui d’une feuille arrachée d’un carnet, qui d’un livre aux pages blanches. A la craie, au fusain, au crayon ou bien encore à la mine de plomb, ils esquissent, dessinent, copient, illustrent, peignent à grands traits. Ce sont des collecteurs créateurs ! Cueillant parfums et couleurs, sensations et odeurs, ils créent, imaginent, inventent un catalogue de mots nouveaux, inédits, jamais encore prononcés, tout à la fois les plus sobres et les plus percutants possible. Des mots indiscutables, qui se suffiront à eux même ! Epuisés par ce dur labeur, comme des convalescents ouverts à autrui, si le ruisseau est très sauteur et cascadant, ils vous adresseront gentiment la parole pour peu qu’ils vous sentent suffisamment réceptif. J’eu ce bonheur, alors que je déambulais au hasard. J’entendis soudain une petite voix suave murmurer : « voluptique, ….voluptique…. Voyons voyons, oui, voluptique, c’est tout à fait ça ! Vite, je le note et je le porte au catalogue ». Les sens en éveil, je continuais ma route. Ce fut cette fois une voix grave et concentrée qui s’exclama : « J’ai trouvé ! Musicriture, bien sûr, oh oui, c’est formidable, musicriture ! » On pourra remarquer que les habitants de ce bout du monde ne manquaient pas de donner parfois dans une très légère autosatisfaction ! Le dernier mot que j’entendis lors de ce séjour fut « Flutisme ! », sur un ton quelque peu désabusé ! Je pris le chemin du retour et retrouvais, songeur, l’aéroport. Le sens de ces mots ne m’avait pas été expliqué, j’avais pourtant parfaitement compris ce qu’ils signifient à l’instant même où je les avais entendus ! Voilà bien de la poégination ! Fabienne Kwei, Kwei (Bonjour en langue amérindienne) Je vous présente Granny, elle est métisse, son papa est un Wendat et sa maman lyonnaise. Ils se sont connus lors d’une tournée de son père en France dans les écoles de Lyon et ses alentours. Il animait des séances de contes, dans les écoles pour raconter aux enfants français les légendes amérindiennes en particulier celles des Wendats. Elle habite Los Angeles, elle a épousé un pilote qui a dans son jardin, un immense hangar rempli de maquettes d’avions. Elle est restée fidèle aux coutumes paternelles. Elle adore les voyages et surtout s’aérer dans les ports, mais ce qu’elle préfère, c’est deux fois par an, retourner à Wendaké dans son village auprès de son peuple, les Wendat, surtout en juin au moment du Poo Woo annuel. Elle appartient au clan de l’ours. Son père le lui a dit mille fois lors de leur séjour dans le bois, pourquoi le clan de l’ours, et pas celui du loup comme son amie Isabelle, mais elle a toujours oublié. Elle écoutait plutôt les bruits des milles et un habitants à 4 pattes de la forêt. Cela lui reviendra. Granny prépare l’arrivée de sa petite-fille Brigitte qui lui rend visite pour Noël. Brigitte arrive de Lyon en France, elle va encore débarquer avec sa doudoune et ses bottes fourrées. Elle étouffera sous le soleil trop chaud du désert. Cela lui rappelle son enfance, passer du temps avec Brigitte sa petite fille, comme elle le faisait avec sa Grand-Mère, Kukum (Grand-mère en langue des Premières Nations). Petite, elle y séjournait avec ses parents . Elle y demeurait l’été surtout, car sa maman n’aurait pas pu y vivre à l’année longue. Sa Kukum adorée lui racontait l’histoire de son peuple le soir assises toutes les deux près du feu dans la maison longue. Elle aimait l’entendre raconter l’histoire de la création du monde, du crapaud courageux tout moche et visqueux, mais qui a sauvé la tortue, dont la carapace a servi base à la création du monde tandis que la loutre s’est fait dérivée jusqu’à la Seine et que le castor s’est perdu vers le nord à la recherche de la neige. Sa grand-mère lui disait aussi que les 3 sœurs étaient importantes : Comment, tu as des sœurs que je ne connais pas ! Tes tantes sont précieuses pour moi, mais je te parle des 3 sœurs qui poussent ensemble : La courge, le haricot et le maïs. ¨Elles ont besoin de chacune
C’est l’époque des sorcières
A la librairie Calligramme, le dernier atelier était autour de la peur, thème d’actualité quelques jours avant Halloween. Voici le texte de Jacqueline : Autoportrait ensorcelant Je m’appelle Vieille-Moche de Lanuy. Je ne sais plus mon âge. Mais je travaille toujours. Ma profession : SORCIÈRE. Je suis la sorcière des ténèbres. Le noir, je n’ai pas peur. Les fantômes à la cave, pas peur non plus. Je n’ai peur de rien ! A mon âge, et avec mon expérience, que peut-il m’arriver ? RIEN Dès que je sors de mon antre, tout ceux qui me croisent crèvent de peur. Il faut dire que j’ai tout l’attirail de la sorcière : un grand chapeau noir dissimule mon visage, de longs cheveux hirsutes et bleuâtres, une robe noire qui tombe jusqu’à mes pieds. Et, suprême élégance de sorcière, mon petit sac à main, noir, remplis des maléfices les plus noirs. J’ai aussi deux animaux de compagnie : Fantôme et Loup-Garou. Contrairement aux fantômes ordinaires, Fantôme est noir. C’est une coquetterie de sa part. Dès la nuit tombée, il frôle le promeneur attardé et tout en lui soufflant au visage son haleine fétide et glacée, il gémit, hurle et ricane tel un diable à grandes cornes. Quant à Loup-Garou, ses yeux phosphorescents et ses babines retroussées, suintantes d’une salive de sang, font beaucoup d’effet. De tels compagnons sont follement chics pour une sorcière de mon rang. Et tellement amusants ! Fidèles et dévoués, toujours à mes côtés, au moindre danger, ils m’alertent et me protègent. Car il y a de nombreux dangers pour les sorcières. Par exemple, la lumière trop vive, le vent, la joie, les Humains. Ah ! Les Humains ! Il n’y a pas pire qu’eux. Toujours à inventer des histoires ineptes sur les sorcières, à vouloir brûler les sorcières, à faire de toute la gente féminine des sorcières (ça, ce sont les humains hommes qui le pensent). Avec les humaines, ça se passe pas trop mal en général. Il arrive même qu’on collabore sans qu’elles s’en aperçoivent vraiment. Combien de remèdes magiques ou de fines ruses ne leur ai-je pas inspirés dans leurs rêves ! Mais… Il y a une chose qui me fait peur, mais vraiment très peur : les églises. C’est l’obsession des « hommes bâtisseurs ». Ils en ont mis partout, des petites, des grandes, des moches, des belles. Elles sont l’Empire de la Peur, de la lumière, de la couleur, de l’horreur absolue ! Je honnis ces bâtisseurs. Car sous ces églises sont les cryptes de la nuit auxquelles je n’ai plus accès. Que tous mes maléfices les poursuivent pour l’éternité des Sorcières !
Ecrire pour son entreprise
Approche ludique et créative de l’écriture 🖊🤩📙avec les membres de Créez comme Elles – Sens lors de la P’Ose mensuelle. Relation plaisir ou tourmentée avec l’écriture, chacune a son histoire avec les mots. Pas à pas, guidées par les déclencheurs, des textes de présentation du coeur d’activités de chacune ont émergé avec un style très loin des descriptifs des répertoires professionnels, des textes avec les valeurs de chacune, la note spéciale de chaque entreprise. Bravo 👏👏👏 pour cette implication, ce fut avec un immense plaisir de partager mon approche créative de l’écriture et de découvrir vos textes. N’hésitez pas à nous en partager.
Les secrets de la créativité
Dans le cadre du festival de la créativité organisé par Emeline Génot et de Stella Anderle, je vous partage mes petites astuces pour développer la créativité de votre plume. Ecrire comme une valse à quatre temps. Dans un premier temps : Ne pas écrire ! Et oui l’écriture commence avant le papier-crayon, allez vous promener, faire du vélo, admirer la nature… le mouvement dégele la pensée, ouvre l’esprit. De grands auteurs comme Cécile Coulon, Lionel Duroy, Charles Juliet… en parlent très souvent. Dans un deuxième temps : Glaner, lister… L’écriture n’est pas linéaire, déposez vos idées, stockez des fragments. C’est dans cette étape que la créativité trouve toute sa place, osez faire des pas de côtés, recueillir des mots bizarres, des ressentis, accueillir son instinct. Quelques pistes pour collecter des matériaux : – Le mot du moment en acrostiche, – L’écriture automatique pendant au moins 5 minutes avec ou sans musique, – La phrase, le mot pris au hasard dans un livre, un magazine, – Composez une carte mentale… Chacun choisit son ou ses déclencheurs. Dans un troisième temps, écrire… enfin, les idées sont là, les organiser, trouver un fil conducteur ! Dans un quatrième temps, relire, faire du Flaubert, passer votre texte au gueuloir : le lire à voix haute. Et entrez dans la piste : DANSEZ… Pour en savoir plus sur ce festival de la créativité, voici le lien.
Ecrire pour renforcer le lien parents-enfants
Nouvelle édition estivale des « balades surprises » entre parents et enfants pilotée par la Réussite Educative de la Ville de Sens. Rendez-vous dans un lieu de la ville (Quais de l’Yonne, Parc du Moulin à Tan, Parc Jean Cousin, Parc de l’Orangerie…) proche de l’habitation de la famille, déambulation pour glaner ce qui nous entoure puis installation d’un campement sommaire d’écriture. Un temps pour chacun, un temps ensemble. L’écriture comme médium et détente. Merci à l’équipe pour leur confiance renouvelée, bravo aux familles pour leur implication.
Exposition « Paroles de quartier »
La bibliothèque des Champs-Plaisants de Sens expose les créations des ateliers d’écriture-photographie menés avec Lucas Boirat.Sur leur portrait, les participants ont partagé des fragments produits en atelier.Ce projet « Paroles de quartier » est le deuxième cycle d’écriture après le projet Colette.Bravo aux écrivant-es pour leur implication, leur partage.Le livret de ce projet sera remis en septembre et l’aventure narrative va se poursuivre.Un petit espace d’écriture est proposé par les bibliothécaires !
Ecriture estivale
Le planning des ateliers prend ses couleurs d’été ! Deux ateliers sont proposés en plein air au parc de la Ballastière à Saint-Clément : Lundi 25 juillet de 14h30 à 16h30, Mardi 30 août de 14h30 à 16h30. Inscription par mail : corinne.mazuir@ateliersdesmots.fr (15 € l’atelier – 20 € pour un duo parent/grand-parent-enfant dès 10 ans). Des ateliers sont aussi proposés dans le cadre du programme « Un été culturel dans l’Yonne » de la Bibliothèque Départementale. La médiathèque JC Rufin de Sens propose un atelier carnet japonais – haïku le samedi 27 août.
Le chat de nos libraires
A la librairie Calligrammes de Sens, un atelier d’écriture ludique et créative d’une heure est proposé le vendredi, pendant la pause du déjeuner. La librairie est fermée, nous restons six à sept personnes à flâner entre les tables de livres pour glaner le livre en écho de la proposition du jour. Lors du dernier atelier, la « Lettre ouverte (et féline) aux libraires » écrite par Frédérique Germanaud aux éditions Le Réalgar lors de sa résidence d’écriture à Frontignan était le déclencheur. Se mettre dans la peau d’un chat au sein d’une librairie, voilà ce que cela peut donner : Pour ma part, je me verrais bien dans un roman de… Colette, si gourmande de la vie ! Si, comme elle l’a écrit, « à fréquenter un chat, on ne risque que de s’enrichir » , la réciproque est-elle juste ? Chez un libraire …peut-être. Selon que nous squattons chez un puissant ou chez un misérable, la gamelle sera plus ou moins bien garnie, mais notre instinct chasseur nous préserve de cette dépendance, car « à bon chat, bon rat » ! Après, peu importe l’endroit où nous habitons, c’est la personne qui investit les lieux qui nous donne l’envie de rester ou non, et de fureter dans ce théâtre de merveilles. Il faut dire que par nature, un libraire a en général l’esprit curieux et ouvert. Il aime partager l’amour de ces pages noircies sur tant de papiers différents, bible, glacés, velin, recyclés, plus ou moins accueillants et sur lesquels nos griffes peuvent ou glisser ou paresseusement s’accrocher. Les couvertures qui nous servent de couches ont aussi leur importance. Nous pouvons nous affaler sur une pile en équilibre à laquelle s’ajuste notre corps souple ou bien profiter voluptueusement de la chaleur d’une couverture cuir, cartonnée ou de tissu plus ou moins rembourrée. Un des plaisirs est d’être un peu en hauteur et de jauger, tout en ayant l’air de dormir, cette clientèle en demande de voyage. Ceux que nous, les chats, redoutons, ce sont les râleurs qui veulent justement consulter le livre sur lequel nous sommes paresseusement posés. Il y aussi les allergiques qui nous contournent avec méfiance, et les pires, les anti-chats qui nous chassent prestement d’un sévère revers de main… Mais quels qu’ils soient, pour nous autres, chats philosophes, chat ira ! Chat ira ! CLAUDINE LETTRE A MON LIBRAIRE… Mon nom est Esope et je vis dans une librairie : je séjourne sur des livres ouverts ou fermés d’ailleurs en permanence. Quand les cartons de livraison arrivent, je me les approprie ; je les flatte car ils vont être chez moi : je saute dans le carton vide pour m’amuser. Lorsque les visiteurs, souvent des habitués, tournent les pages d’un livre et s’arrêtent sur des passages, en quête d’informations. Je suis là : je m’installe sur l’ouvrage ouvert déjà pour obtenir une caresse certaine et l’air de dire : demandez-moi. Les sourires sont bienveillants et me confortent dans mon rôle de chat intelligent. Car, je le suis : c’est mon destin qui m’a conduit dans cette librairie et Philippe Geluk le sait. Il m’a rendu célèbre : Ce n’est pas lui la star, c’est moi. Je me verrais bien dans un livre de Franck SLAUGTHER, médecin et écrivain. Il a été démontré que lorsqu’un patient a subi une grave opération, un chat posé sur son ventre va le déstresser par ses ronrons calmes et apaisants. Nous avons des vertus thérapeutiques conduisant au calme, au bien-être, à la sérénité. J’entends souvent les clients de la librairie dire en soupirant avec le regard posé sur moi “Qu’est-ce que j’aimerais être un chat “. Mes fines moustaches en frémissent de plaisir. Ce que nous redoutons, c’est le mépris des humains qui insensibles à nos capacités d’instinct, d’affection voire de douceur et de propreté nous appellent des greffiers. Ce sont ceux qui ne vont surtout pas ralentir si nous sommes un peu trop curieux. J’aime qu’on dise de nous “animaux de compagnie” çà nous va si bien . Jacqueline L Nous rêvons secrètement de nous retrouver dans un livre Nous rêvons secrètement de nous retrouver dans un livre. Pour ma part, je me verrais bien dans un roman de Sherlock Holmes. Je serai un chat passe-muraille ou peut-être gris souris. L’œil vert et vif comme celui du détective qui détecte et analyse le moindre cil, la fine poussière envolée et délicatement posée entre deux tomes, dans un rayonnage de la librairie des Trois granges. J’aurai la moustache frémissante de son docteur Watson. A défaut de chapeau, vous savez, celui dont on affuble en général mon idole, j’aurais, pointues et vigilantes, deux belles oreilles dressées, comme prêtes à faire l’ascension des cartons et des piles de livres, à la recherche de l’intrus. Ou de l’intruse. Et là, après avoir déduit, humé, suivi sa piste, je bondirais, souple et féroce comme le tigre, et, je le croquerais. Qui donc ? Mais ce rat, cette souris, ce souriceau au museau pointu qui croit pouvoir élire domicile dans mon paradis. A bon chat bon rat ! Ah Sherlock Holmes, mon rêve… Par contre, je ne voudrais pour rien au monde être un vagabond, un chat sans feu ni lieu, sans fauteuil dans lequel se lover, sans livre à humer, sans encre à sniffer. Un matou illettré et sans famille, sans bol de croquette ni eau claire chaque jour renouvelée. Mais je voudrais quand même rester libre et pouvoir flâner à ma guise ; me rouler dans les pissenlits et m’encrer du jaune de leurs pétales, grimper aux chênes de la forêt et jouer avec leurs feuilles comme avec celles d’un livre. Vous me trouvez exigeant ? Contradictoire peut-être ? Vouloir le dedans et le dehors, la librairie et la forêt ? Et oui, maman me le disait déjà… Nous sommes des êtres hardis, courageux, exigeants. Toujours nous voulons sentir, toucher, nous frotter, sauter… Ce que nous les chats nous redoutons c’est d’être enfermés, contraints. Sauf peut-être dans une librairie. Mais là, c’est nous qui choisissons ! Catherine LES CHATS DE LIBRAIRE Je m’appelle Yuna, je suis noir et blanc ; je suis
