Le titre célèbre de la chanson de Balavoine dans Starmania, vous vient certainement à l’esprit. La ville s’est vidée ces dernières semaines, se repeuple à pas de fourmis avec des gens masqués ou pas, qui prennent la « distance sociale »… Le photographe Lucas Boirat glâne ces instants inédits quotidiennement. Voici quelques clichés : Et vous quand vous arrivez en ville, que voyez-vous, ressentez-vous…
Vos écrits de confinement archivés
Les Archives de l’Yonne collectent tous les écrits du confinement, une belle initiative pour conserver ce moment inédit de notre Histoire.
Des haïkus, un haïbun
Voila plusieurs semaines que vous écrivez des haïkus, pourquoi pas leur offrir un écrin littéraire ! Bashô, le célèbre poète japonais, avait inventé cette pratique : un texte en prose déroulant une histoire dans laquelle les haïkus s’intègrent ! Style d’écriture proposé au dernier live Facebook sur les haïkus, Pascale P a relevé le défi, voici son haïbun : Histoire du monde – Pérégrinations incertaines – Volume 11 – Les chemins creux Tout commence au petit matin. Le nez dans le bol de café, l’esprit légèrement embrumé, le corps encore endolori des aventures de la veille. On parle peu, on laisse la journée prendre place. La douche chaude, très chaude. Les chaussettes, épaisses, qui n’éviteront pas les ampoules pourtant. Le pantalon long qu’on troquera avec un short dans la journée. Un T-shirt, un sweat, une veste. Au fil des heures, on s’épluchera des épaisseurs superflues. Les chaussures, raides et lourdes au pied, de prime abord. La thermos de café, le nerf de la guerre, la gourde d’eau, le chapeau. Sac au dos bien arrimé. Premiers pas, départ Mise en route, échauffement, Liberté, bonheur. Les conversations discrètes et anodines font la bande son. Le bruit des herbes hautes couvertes de rosée, le ronronnement d’un tracteur au loin, la terre qui fume aux premiers rayons de soleil. On quitte la petite route gravillonnée pour prendre un sentier pentu. Une jolie grimpette pour se dérouiller les muscles et les poumons. L’air qu’on expire forme de petits nuages, il fait encore frais. Au sommet, on se laisse aller à rêver devant le panorama, quelques rires fusent, le monde est là. Le chemin sinueux nous pousse à avancer vers de nouvelles découvertes. Les taillis qui le bordent recèlent parfois de minuscules trésors au milieu des épines. Brume danse Écureuil roux agile Feuilles mouillées On devine à travers les feuillages mordorés quelques toits du hameau voisin. Le chemin bifurque et descend dans une clairière abritée. Un ruisseau à peine visible la traverse. Gorgée de café odorant, bercée par son chant ténu. La pause terminée, on change d’univers. Se taire, se laisser imprégner. Sous-bois solitaire Craquements secs, troncs moussus, Monde habité Les muscles fonctionnent en autonomie, le pas souple et régulier, l’esprit vagabonde. Le groupe s’organise et se recompose au rythme des foulées de chacun. On papote, ou pas. S’offrir un moment de solitude choisi, se donner la liberté de n’être que sensations. Chaussures enlevées Pique-nique sur les troncs couchés, Bonheur des orteils Repartir après la pause n’est pas chose facile, le corps se croyait au repos. On revient à la civilisation, le plein ciel bleu retentit des chants d’oiseaux, les insectes bourdonnent, c’est la vie discrète et omniprésente. On se retourne au détour d’une côte pour relire l’itinéraire parcouru. Fatigue confortable du voyage accompli. Bleu du soir tombant Fraicheur du jour achevé Douce chaleur d’un feu
Des haïkus en livres
Après deux ateliers d’haïkus en live (à retrouver sur ma page facebook), voici les haïkus en livres ! Composez les haïkus avec des titres de livres ! Celui-ci est composé de « Tu peux rêver » de Milan Dargent chez Blancs Volants Editions, « La saison des mangues » de Cécile Huguenin chez Héloïse d’Ormesson « Tambour battant » de Bernard Périllat chez L’arbre à musique. Partagez vos créations.
A bicyclette
Fermez les yeux… et écoutez Yves Montand. Je ne résiste pas de vous ajouter quelques extraits de la « Petite éloge de la bicyclette » d‘Eric Fottorino, pour lui « le vélo est un jeu d’enfant qui dure longtemps« . Le vélo remémore les souvenirs, il permet d’avancer et nous ramène en arrière. « Heureux dimanches matin, traversées des villages endormis, odeurs des croissants et du pain frais humées devant les boulangeries, sprints échevelés à l’approche des pancartes annonçant que nous entrions à Nieul-sur-Mer, à Marsilly, à Esnandes, à Charron, la couronne de la Rochelle offerte à nos petites reines. Traversée de cours de ferme, pompe à vélo brandie comme une dague si cabot zélé montrait les crocs, remplissage des bidons aux fontaines, les jours de grosse chaleur, pauses brioches et pommes tavelées sur la route de Sainte-Hermine, le village de Clemenceau-la-Victoire, petit coup de pineau blanc ou rouge chez des vieux gars des Charentes qui nous servaient un canon pour voir de plus près nos bécanes de compète, pour les soupeser en maquignons comme on choisit un veau de l’année au foirail. Odeur mêlée de l’iode et des foins coupés, cris des goélands et des mouettes nous snobant, aériens, volant dans le vent qui nous giflait. » Racontez un souvenir de sortie à vélo d’enfance, d’avant confinement, de vélo d’appartement pendant confinement… En route !
Atelier en visioconférence
Le temps du confinement s’allonge, j’ai décidé de proposer des ateliers d’écriture ludique et créative en visioconférence. J’en propose déjà à des enfants, à un jeune résident de l’APEIS, à des membres de ma famille… le plaisir est toujours au rendez-vous, alors allons-y ensemble. Un groupe est en cours de constitution, nous définirons ensemble les modalités techniques de communication, la date et l’heure. Achetez vos billets
La tête dans les nuages
De ce ciel nuageux ou celui que vous avez devant vous, laissez partir votre imagination. Voici un extrait de « Nuages » de Marie-Hélène Lafon dans son recueil « Album » chez Buchet-Chastel : « Ils passent. Et l’ombre duveteuse du ventre des nuages s’étire en caresse ronde sur les terres déployées. Ils passent. D’aucuns prennent leur temps, paressent, s’énamourent, s’éprennent, se déprennent et se reprennent, amplement, à ciel ouvert. D’aucuns, dévorants, nourrissent de sourdes velléités de conquête. Véloces, ils avaleraient le soleil, et la lune, et les étoiles. Tout, bois prés terres maisons de pierres dures bêtes et gens saisons chemins ruisseaux matins et soirs, tout, mâché, recraché en pluie de cauchemar gris. Tout. […] Les nuages passent. En sempiternelle partance pour les ailleurs têtus. Ils esquissent le monde en figures fluides sur fond bleu. Ils passent.Ils sont passés. » Enumération de verbes, absence de virgules… voila le style très précis de cette autrice, à découvrir absolument ! Un calligramme peut être réalisé sur ce thème. Belle création.
Haïkus en live
A la demande des organisateurs du salon SaYonneAra, réorganisé en semaine d’animations, j’ai animé hier un atelier en live. Une belle expérience née du confinement. Bravo à tous les participants pour leurs créations en direct. Au regard de cet engouement, un autre est en préparation ! Mais si vous voulez déjà revoir le premier, voici le lien de ma page Facebook.
Ma journée
Nos journées sont différentes en cette période de confinement : sur-activité pour ceux qui travaillent ou télé-travaillent avec la gestion familiale à co-gérer, arrêt d’activités pour ceux qui restent à la maison… Voici le planning de Marie, habitante d’une ferme dans les monts du Forez, tous les jours elle écrit sous forme synthétique son programme de la journée. A vous de raconter votre journée avec le style de Marie ! Pourquoi pas raconter, celle d’avant confinement et celle d’aujourd’hui. Pour une note de surprise, glâner des verbes dans le dictionnaire et insérer le dans votre programme. Bel agenda !
Les mains
Lavage répétitif de nos mains, ne plus se serrer la main, tendre la main symboliquement… les mains prennent une place différente en cette période de confinement. C’est en lisant « Dix-sept ans » d’Eric Fottorino que cette réflexion m’est apparue. En voix l’extrait p. 278 de la version poche : « J’ai attrapé une chaise pour venir m’asseoir près de toi. J’avais laissé mes frères à cette place, l’autre fois, dans ta maison, quand tu nous as appris pour ta petite fille. Ils avaient pris tes mains, je me tenais à distance. A mon tour de m’en saisir. Elles sont inertes et usées, des mains qui ont travaillé, secouru, nettoyé, réparé, tenu bon, des mains douces, des mains seules comme abandonnées. Mon index remonte tes lignes de coeur et de vie, je suis incapable de les distinguer, un réseau de lignes mystérieuses tailladées de minuscules affluents, lignes d’où sont parties tant d’espoir refoulés, de caresse à vide. J’observe ce registre intime, ses rides profondes, je réalise une fois de plus que je ne te connais pas. Je cherche quoi te raconter. » Et vous racontez, les mains d’un être cher, d’un ou d’une inconnue ou des mains réunies. Je vous mets ce lien d’images libres de droit autour des mains, cela donne des univers très différents. Si vous souhaitez un texte avec des surprises ou des contraintes, ouvrez votre dictionnaire trois fois au hasard, piochez y un verbe, un nom commun et un adjectif que vous intégrerez dans ce texte des mains. Dans la proposition précédente, Fabienne a posté un texte qui évoque les mains !