La tête dans les nuages

De ce ciel nuageux ou celui que vous avez devant vous, laissez partir votre imagination. Voici un extrait de « Nuages » de Marie-Hélène Lafon dans son recueil « Album » chez Buchet-Chastel : « Ils passent. Et l’ombre duveteuse du ventre des nuages s’étire en caresse ronde sur les terres déployées. Ils passent. D’aucuns prennent leur temps, paressent, s’énamourent, s’éprennent, se déprennent et se reprennent, amplement, à ciel ouvert. D’aucuns, dévorants, nourrissent de sourdes velléités de conquête. Véloces, ils avaleraient le soleil, et la lune, et les étoiles. Tout, bois prés terres maisons de pierres dures bêtes et gens saisons chemins ruisseaux matins et soirs, tout, mâché, recraché en pluie de cauchemar gris. Tout. […] Les nuages passent. En sempiternelle partance pour les ailleurs têtus. Ils esquissent le monde en figures fluides sur fond bleu. Ils passent.Ils sont passés. » Enumération de verbes, absence de virgules… voila le style très précis de cette autrice, à découvrir absolument ! Un calligramme peut être réalisé sur ce thème. Belle création.

Haïkus en live

A la demande des organisateurs du salon SaYonneAra, réorganisé en semaine d’animations, j’ai animé hier un atelier en live. Une belle expérience née du confinement. Bravo à tous les participants pour leurs créations en direct. Au regard de cet engouement, un autre est en préparation ! Mais si vous voulez déjà revoir le premier, voici le lien de ma page Facebook.

Ma journée

Nos journées sont différentes en cette période de confinement : sur-activité pour ceux qui travaillent ou télé-travaillent avec la gestion familiale à co-gérer, arrêt d’activités pour ceux qui restent à la maison… Voici le planning de Marie, habitante d’une ferme dans les monts du Forez, tous les jours elle écrit sous forme synthétique son programme de la journée. A vous de raconter votre journée avec le style de Marie ! Pourquoi pas raconter, celle d’avant confinement et celle d’aujourd’hui. Pour une note de surprise, glâner des verbes dans le dictionnaire et insérer le dans votre programme. Bel agenda !

Les mains

Lavage répétitif de nos mains, ne plus se serrer la main, tendre la main symboliquement… les mains prennent une place différente en cette période de confinement. C’est en lisant « Dix-sept ans » d’Eric Fottorino que cette réflexion m’est apparue. En voix l’extrait p. 278 de la version poche : « J’ai attrapé une chaise pour venir m’asseoir près de toi. J’avais laissé mes frères à cette place, l’autre fois, dans ta maison, quand tu nous as appris pour ta petite fille. Ils avaient pris tes mains, je me tenais à distance. A mon tour de m’en saisir. Elles sont inertes et usées, des mains qui ont travaillé, secouru, nettoyé, réparé, tenu bon, des mains douces, des mains seules comme abandonnées. Mon index remonte tes lignes de coeur et de vie, je suis incapable de les distinguer, un réseau de lignes mystérieuses tailladées de minuscules affluents, lignes d’où sont parties tant d’espoir refoulés, de caresse à vide. J’observe ce registre intime, ses rides profondes, je réalise une fois de plus que je ne te connais pas. Je cherche quoi te raconter. » Et vous racontez, les mains d’un être cher, d’un ou d’une inconnue ou des mains réunies. Je vous mets ce lien d’images libres de droit autour des mains, cela donne des univers très différents. Si vous souhaitez un texte avec des surprises ou des contraintes, ouvrez votre dictionnaire trois fois au hasard, piochez y un verbe, un nom commun et un adjectif que vous intégrerez dans ce texte des mains. Dans la proposition précédente, Fabienne a posté un texte qui évoque les mains !

Bulles d’oxygène créatives

A l’initiative d’Amandine Waxin, un collectif s’est organisé pour proposer à tous ceux qui soignent, accompagnent, nous nourrissent… des petits temps de respiration à partir des activités que nous proposons dans nos ateliers. Je suis heureuse d’y avoir contribué. Voici le lien pour le premier livret, Ce qui me fait du bien et comment trouver du sens à la situation que je vis deux , le deuxième livret M’évader de mon quotidien, me créer des bulles d’oxygènes… Décharger et le troisième Déposer ce que je vis.

Le temps de vivre

Avec ce confinement, pour tous ceux dont l’activité a du s’arrêter ou ralentir, c’est le moment de prendre son temps… mais quand c’est imposé il semble que ce soit pas si simple que cela. Alors comment s’organise votre temps ? Organisé, planifié, au ressenti… Avant de prendre la plume, écoutez la chanson « Le temps de vivre » et si vous en avez la possibilité regardez ce magnifique film de Bruno Podalydès « Comme un avion » où l’on retrouve la chanson de Georges Moustaki. Une petite écriture du réel, esprit carnet de bord !

Journal du dehors

Depuis le début du confinement, le journal intime a retrouvé sa place sur nos bureaux. Beaucoup d’articles ont été publiés sur les bienfaits de cette écriture spontanée. Aujourd’hui, je vous propose d’aller dans l’univers d’Annie Ernaux avec son « Journal du dehors » et de rejoindre « des gens qu’on croise juste une fois, dont l’existence nous traverse en déclenchant du trouble, de la colère ou de la douleur »… je rajouterai de l’admiration, du rire… oui les pointes de positif sont les bienvenues ! Voici deux extraits : Chez le boucher : « Lenteur du choix, la cliente promène son regard sur les morceaux de viande exposés sur l’étalage réfrigéré, « je voudrais une belle tranche de faux-filet », demande conseil, « ça va pour deux personnes ? ». Voix traînante, presque rêveuse des femmes pour dire « je prendrai deux escalopes de veau » – poème de la vie domestique se récitant avec satisfaction, agrémenté de détails descriptifs, « un rôti de porc, pour faire à la casserole ». Perfection d’un échange : le boucher qui empile les paquets de viande emballés dans le papier à son nom est content de l’hommage visible rendu à la bonne qualité de ses produits, de l’argent qui entre – la cliente, de manifester son statut social par l’énumération et l’exhibition de ce qu’elle consomme, sa fonction nourricière avertie« . Dans le train : « Il est monté à Achères-Ville, vingt, vingt-cinq ans. Il s’est installé sur deux places, les jambes en biais, allongées. Il sort de se poche une pince à ongles et s’en sert, regardant après chaque doigt traité la beauté produite, en étendant sa main devant lui. Les voyageurs autour font mine de ne pas voir. Il semble posséder une pince à ongles pour la première fois. Heureux avec insolence. Personne ne peut rien contre son bonheur de – comme signifie l’air des gens autour – mal-éduqué.«  A vous de réaliser votre « poème de la vie domestique agrémenté de détails descriptif » : observez de votre fenêtre, lors de vos rares sorties une personne que vous allez croiser qu’une seule fois… et racontez, qui est-ce ? que fait-elle qui vous intrigue, met en colère, fait sourire… ? Ou remémorez-vous une situation ou inventez. Belle rencontre !

Haïku : le poème le plus court

Je vous emmène dans l’univers des haïkus, ces petits poèmes : 17 syllabes en tout, sur trois vers (5/7/5 syllabes).Ce format peut bien sûr être arrangée selon votre inspiration. Le haïku est un poème de l’instant sur la nature, la saison. Il permet un réel recentrage. Je trouve que c’est un bel outil en ce temps de confinement. Pour exemple, en voici un très célèbre de Bashô, poète japonais :Ah ! le vieil étang ! une grenouille y plonge – le bruit de l’eau A noter que la grenouille symbolise le printemps. Lister les animaux, fleurs, légumes qui symbolisent le printemps. Mettez les au centre de votre haïkus. Un autre de  Kusatao qui met en lien l’infini et le minuscule : Sur la pointe d’une herbe devant l’infini du ciel une fourmi          Qu’y a-t-il de minuscule autour de vous devant l’infini du ciel ? Tentez d’en réaliser en gardant le 2ème vers. Et un dernier avec de l’humour, selon Buson :Sur l’image sainteelle lâche une fientel’hirondelle Et voila pour finir, à vous de glisser votre pointe d’humour. Pour démarrer, vous pouvez commencer par vous mettre dans un coin au calme, à la fenêtre, dans votre chambre, sur le balcon, pour les chanceux dans votre jardin… et vous noter tout ce que vous voyez, entendez, sentez, ressentez. Ensuite vous choisissez un élément relevé et le transcrivez en haïku. Pour aller plus loin, voici une petite vidéo très claire : https://www.youtube.com/watch?v=cPfVRUJL01A Belle création et au plaisir de les lire dans les commentaires de cette page.  En voici quelques uns réalisés par l’atelier du samedi : Un oiseau chante Devant l infini du ciel Je danse Bruissements de viesDevant l’infini du cielInvisibles voisins !

Dans ma cuisine

Notre environnement est réduit, notre cuisine devient un lieu très très familier. Voici un extrait de « On est les gens » de Sophie G.Lucas : Cuisine On n’ouvre pas le journal ni les lettres de rappel ça reste plié sur la table sous des tracts publicitaires on grille quelques cigarettes on ne fait rien les yeux sur des noeuds on écoute le bois travailler on sent le poids de la neige sur le toit. Et vous, que faite-vous dans votre cuisine ou ne faites-vous pas ? Que voyez-vous ? Que sentez-vous ? Que ressentez-vous ? Gardez deux vers séparés du texte de Sophie G.Lucas pour votre agrémenter votre propre texte. Belle écriture.

Ecriture solidaire

J’anime depuis 8 ans un atelier d’écriture bi-mensuel en EHPAD, pour certains résidents c’était la seule activité à laquelle ils souhaitaient participer. Avec l’animatrice sur le terrain, je transmets un texte hebdomadaire avec une proposition d’écriture mais elle me demande un soutien pour l’ensemble du personnel et pour les autres résidents. Voici son message : « Serait-il possible que tu écrives ou dessines ou ton entourage afin de soutenir les résidents dans cette coupure avec l’extérieur et également soutenir les soignants qui accompagnent au quotidien afin que je leur transmette des messages d’encouragements et de bienveillance. » Si vous avez envie de participer à cette chaîne de solidarité, réaliser un dessin, un petit texte, laissez parler votre coeur et adressez-le à Marion Besnard animation.villadazon@korian.fr. Merci pour eux. Bon courage à tous, prenez soin de vous.

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